Présentation du contenu :
[Château de Piquigny]
- Type d’acte : estimation d’honoraires dus au sieur Masse, architecte d’Amiens
- Institution de nomination :
- Institution requérante : lieutenant civil (sentence du 20 août 1776)
- Nature de l’expertise : contentieuse
- Cause (ou motif) de l’expertise : désaccord entre les parties au sujet de l’estimation des plans élévation et modèle,
devis et marchés d’ouvrages fait pour le château, l’opposant déclarant les requêtes
comme nulles car il ne les a pas demandé au requérant.
- Expert(s) : Duboisterf, Sébastien Jean, arch. (nommé d’office pour toutes les parties
- Greffier de l’écritoire :
- Partie requérante : Masse, Pierre, architecte demeurant à Amiens
Procureur : Gandou, Charles Christophe Marie
Avocat : Riché
- Partie opposante : Calmer, père, [Liefman] seigneur de Pequigny, négociant à Paris, vidame d’Amiens ( ; sieur Dupré Deresson, fondé de procuration du sieur Calmer à partir de la 4e vacation)
Procureur : de Saint-Julien, Pierre Georges
Avocat : Hennequin
- Entrepreneur, maître d’œuvre :
- Lieux de l’expertise : bureau public des experts et greffiers des bâtiments situé à Paris rue de la Verrerie
paroisse Saint-Jean en Grève / Château de Piquigny.
- Conclusion ou dispositif de l’expertise : le requérant Masse doit être payé pour ses plans 568 livres ; la réalisation de
la maquette est évaluée à 96 livres. Pour ce qui est des plans manquants qu’était
tenu de rapporter l’opposant, faisant « contrariété de déclaration » des parties,
l’expert renvoi l’affaire au lieutenant civil.
- Coût de l’expertise : expert 6 vacations : 36 livres ; greffier idem : 36 livres ; expédition 67 rôles :
33 livres 10 sols ; papier et contrôle : 9 livres 6 sols ; 5 vacations à M. Gaudon :
30 livres ; Total : 144 livres 16 sols.
- Pièces ajoutées : 1/ note manuscrite récapitulant le calcul des honoraires et de la maquette (total :
664 livres) ; au verso : brouillon de calculs.
2/ [je n’ai pas compris cet acte] déclaration de dépôt par Sabatier, Jean-Charles, huissier à verge, pour continuer l’affaire du 24 août 1776, d’un acte passé devant
Arnould, notaire le 24 mai 1776 rattifiant de pouvoir donné à Deresson, par Calmer ; Gauthier, greffier substituant M. Picquenon, son confrère, datée du 27 mai 1777 (intitulée « 3e pièce annexée »)
3/ [idem] déclaration de dépôt par Sabatier, Jean-Charles, huissier à verge, pour continuer l’affaire du 24 août 1776, d’une protestation de
Calmer au sujet de sa procuration à Gaubert ?, du 26 mai 1777 (intitulée « 2e pièce annexée »).
4/ procuration donné par Calmer, Liefman, à Dupré de Resson, étudiant en droit de l’université de Paris et principal clerc de Saint-Julien, procureur
au Châtelet, comme son procureur général et spécial, devant Arnoult, notaire le 24
mai 1777 (intitulée « 1ère pièce annexée »).
5/ lettre adressée au greffier Picquenon, visiblement lacunaire (une feuille découpée ?) « des ouvrages à faire ainsy que
pour la valeur dud. modèle quant à la menuiserie et peinture seulement, la somme de
[lacune] dans laquelle somme la peinture dudit model est entrée pour celle de 12,
cy »
- Commentaire ou copie d’extrait :
Expertise très intéressante en ce qui concerne le litige et ses contestations, l’estimation
à partir d’une maquette mais aussi la question de la conformité des plans et de la
maquette qui est pas complète...
La maquette (modèle en bois) du château doit être estimée « à l’égard de la menuiserie
et des peintures. »
« En conséquence desd. sentences et arrêt led. sr Calmer a fait transporter et nous
a remis en notre bureau rue de la Verrerie le 5 février dernier, comme il est énoncé
en la vacation du même jour, deux grands plans géométral mis au net et faits proprement
sur deux grandes feuilles de papier de 37° de long sur 34° de large chacun, l’un desquels
représente le plan du rez de chaussée du château de Péquigny enceinte de la cour,
pont levis, fossés et autres accessoires, tel qu’il étoit lors de la levée d’iceluy
avec une table de renvoyer par chiffres indiquant chaque objet, observant que sur
iceluy est écrit en gros caracetère : Plan géométral de l’ancien château dont touttes
les partyes qui sont en jaune sur le nouveau plan sont à exécuter et celles en rouge
subsisteront, le model est fait sur le nouveau projet.
L’autre plan géométral est de la même grandeur de papier et présente les changements
projettés à faire aud. château, lavés en jaune, auquel plan sont aussy pour accessoires
les ornements de bosquets, salles et boulaingrin projettés.
Plus un troisième plan de pareille longueur sur 130 de largeur présentant la masse
du batiment des remises, écuries et maison du jardinier et [f. 9r°]. Et un model fait
en bois de l’élévation dudit château fait sur la grandeur et proportion du plan géométral
cy dessus nomé, lequel se démonte par étages en trois partyes pour en faire voir les
distributions intérieures et escalier en vis peint et coloré pour les croisées et
combles.
Il nous a été aussy remis par led. sr Masse trois plans géométral paroissant être
les minuttes des mêmes plans à nous représentés par le sr Calmer, lesquels comprenant
celuy du rez de chaussée, premier et 2e étages ayant des papiers volants suivant les
changemens projettés.
Plus deux plans d’élévation des faces dud. château suivant le nouveau projet avec
un brouillon en quatre feuillet d’un devis général et un autre état estimatif en 4
rôles porté à 48000 livres de dépense pour les différens ouvrages à faire.
Nous, expert susdit en nous conformant aux dispositions de lad. sentence du Châtelet
du 20 août 1776 confirmé par arrêt de la Cour du 30 du même mois énoncé cy dessus ;
notre avis est, que ces plans et model n’ont pû être faits et mis au net [par?] échelles
de dimensions sans avoir préalablement levé touttes les dimensions à plusieurs reprises,
et sans avoir fait les minuttes de même proportion et grandeur, ny sans avoir été
plusieurs fois aud. château de Péquigny et même assisté de quelq’un au fait et en
état d’aider à prendre ces mesures.[rayé : de même aussy que pour guider le menuisier
dans la construction du model en bois].
Nous avons fait sur bordereaux particuliers les calculs et détails d’appréciation
nécessaires de chaque objet ; toutte attention faitte, nôtre avis est qu’il doit être
payé aud. sr Masse, tant pour les minuttes, plans et changements de distribution mis
au net que pour les détails du devis et état [f. 9v°] estimatif des ouvrages à faire
[rayé : de même que pour guider l’[?] dans la conduitte du model, la somme de sept
cent six livres] cinq cent soixante huit livres, cy 568 livres
Et quant à la main d’œuvre du model de fourniture du bois, peinture d’iceluy, nous
l’estimons, tel que nous a été représenté led. model la somme de quatre vingt seize
livres, en ce compris douze livres pour la peinture, cy 96 livres.
Total de nosd. estimations la somme de six cent soixante et quatorze livres, cy 664
livres.
Telle est, monsieur, la visitte par nous faitte desd. plans et élévation, devis et
model, tel que le tout nous a été présenté et notre avis sur la valeur de ces objets
suivant et aux termes de votre sentence nous référons à votre justice et prudence
ordinaire.
Quant à la prétention élevée par le sr Masse que le sr Calmer père n’a pas satisfait
pleinement à votred. sentence en ne remettant qu’un model incomplet auquel il manque,
suivant luy, la terrasse et son escalier et le pont levis quoy que ce model luy eut
été envoyé avec touttes ses dépendances, comme aussy en obmettant de nous remettre
4 plans que led. sr Masse prétend avoir été par luy remis au sr Calmer fils, lesquels
4 plans manquans il a déclaré être ceux des 1er et 2e étage, celuy de la terrasse
qui fait face à la ville et au jardin potager et celuy de l’élévation des croisées
et du parquets, à le sr Clamer par le ministère du sr Dupré Deresson, son fondé de
procuration ayant déclaré par son dire en la vacation du 23 may dernier de relevé,
que le sr Calmer père n’avoit ny ne retenoit les objets à luy demandés par led. sr
Masse suivant sa sommation du 21 dud. mois de may, nous renvoyons les partyes pardevant
vous, monsieur, pour être par vous [f. 10r°] statué sur cette contrariété de déclaration
de leurs parts ; croyant touttes fois devoir vous observer pour instruire autant qu’il
est en nous, votre religion, que l’un des plans à nous remis par led. sr Calmer père
représente le rez de chaussée dud. château de Péquigny, l’enceinte de la cour, la
terrasse, pont levis, fossés et autres accessoires, ainsy que nous l’avons rapporté
dans le court de la présente vacation, cy … observation et référé. Fait par nous architecte
expert susd. led. jour mois et an. »
La première vacation de l’expertise est ajournée en l’absence de la partie opposante,
qu’en conséquence le requérant « à requis défaut contre led. sr Calmer et que pour
adjuger le profit il nous plaise renvoyer les partyes à l’audiance sous les réserves
que fait led. sr Masse de prendre telles conclusions qu’il jugera convenable tant
à raison de l’appel interjetté ce jourd’huy par led. sr Calmer qu’autrement et et
ont signé. Reconnoissant que la grosse de lad. sentence et l’original desd. sommations
ont été remis aud. Me Gaudon. […] vu la réquisitoire cy dessus nous expert avons renvoyé
le sr Masse à se pourvoir de la manière et ainsy qu’il avisera convenable et nous
somme retirés. [Signatures] [payements] ». à l vacation suivante il est autorisé au
requérant par la cour d’assigner et anticiper aux ins de sa requête... (f. 3r°). Mais
l’opposant (où à défaut en l’absence des plans et modèle du château qu’il est tenu
d’apporter) ne vient toujours pas (f. 3v°) et l’expertise est encore ajournée et payée.
- Attachement de la numérisation :